Savez-vous quel est le point commun entre vous, un glaçon et deux plaques tectoniques qui s’entrechoquent ?
Vous ne voyez pas ?
C’est pourtant simple : en effet, pour provoquer un changement visible, tous vont solliciter à la fois de l’énergie, de la constance et de la patience.
Vous ne voyez toujours pas où je veux en venir ?
D’accord, je m’explique.
L’énergie accumulée autour d’un glaçon avant sa fonte
Imaginez que vous coupiez brusquement l’alimentation de votre congélateur, alors refroidi à -15°C, et concentrez-vous sur un glaçon qui se trouve à l’intérieur.
Cessant de fonctionner, la température du congélateur va progressivement augmenter en restant d’abord un certain temps négative.
De -15°C à -0,5°C… c’est une énergie considérable qui arrive depuis l’extérieur vers l’intérieur du congélateur, pour autant votre glaçon reste dur et ne fond pas.
Aucun changement n’est perceptible.
Cependant, dès lors que la température passe de -0.5°C à 0°C, comme la Physique qui nous l’explique, le glaçon commence à fondre.
C’est cette dernière augmentation d’un tout petit demi-degré qui a engendré ce spectaculaire changement d’état.
Il serait toutefois injuste de considérer que toute l’énergie employée de -15°C à -0,5°C n’y fût pas pour quelque-chose, n’est-ce pas ?
Les frottements longs et constants qui précèdent un séisme
Il y a beaucoup d’évolutions qui, tant qu’elles n’ont pas atteint cet instant décisif de la transformation, restent (injustement) invisibles.
Interrompez-les en cours de route, avant cet instant, et vous n’y verrez que du feu (ou de la glace, enfin vous me suivez…).
Maintenant, imaginez deux plaques tectoniques en contact.
Elles peuvent exercer l’une contre l’autre une contrainte immense pendant des années, voire des décennies, jusqu’à ce qu’un jour, toute cette énergie accumulée provoque un spectaculaire (et parfois dramatique) séisme.
Apprendre une langue étrangère ou terminer un puzzle : même combat
Ou bien prenez l’apprentissage d’une langue étrangère : combien de règles de grammaire insensées, de mots de vocabulaire et de phrases-type ridicules nous faut-il mémoriser (rappelez-vous “Bryan is in the kitchen!”) avant de parvenir enfin, comme par magie, à tenir notre première conversation avec quelqu’un ?
Ou encore visualisez un puzzle de 1000 pièces : combien vous faut-il en assembler, de pièces, patiemment et consciencieusement, sans rien voir apparaître jusqu’à ce que d’un coup, brusquement, vous voyez finalement l’image se matérialiser.
Je pense que vous avez compris le principe.
Maintenant revenons-en à vous
Lorsqu’on essaie de mettre en place une nouvelle habitude dans son quotidien, comme opter pour une alimentation saine, ou aller courir, ou encore pratiquer la méditation… il peut parfois se passer du temps avant qu’on puisse observer le premier résultat, qui justifie et récompense enfin tous les efforts consentis.
Est-ce à dire que tous ces efforts intermédiaires ont été vains ?
Certainement pas ! Ils sont, chacun, autant nécessaire que le dernier, qui a permis de déclencher le changement décisif.
Chacune des répétitions de la pratique joue le même role, essentiel, dans la transformation convoitée.
C’est dans la constance de ces petits changements, grâce à chacune des fois où l’on a honoré ce rendez-vous avec soi-même, que l’on parvient à atteindre notre objectif.
Car si on s’arrête en cours de route, avant d’atteindre le changement décisif, alors là, oui, on se donne raison : tout cela n’a servi à rien ! J’en étais sûr(e) !
Ces quelques réflexions m’ont été inspirées par la lecture de ce livre que je vous recommande.
PS : Si cet article vous a plu, je vous invite à lire la suite avec des conseils pratiques à mettre en oeuvre pour induire un changement dans vos habitudes dès demain.
